Place Saint Martin et bâtiment de la Banque de France

L'histoire de la place Saint-Martin débute au XIIe siècle, période à laquelle le bourg médiéval s'étend en contrebas du château. Elle apparaît alors comme une nouvelle centralité, à la fois place-parvis de l'Hôtel de Ville et du Temple Saint-Martin. Aujourd'hui marquée par la présence d'un patrimoine architectural et historique varié, elle révèle une richesse de façades hétérogènes, oeuvres d'architectes ou vernaculaires. Au nord du temple, la Maison Forstner se démarque par sa façade remarquable. Si l'immeuble se présente depuis la rue comme un hôtel particulier du XVIe siècle, il a été depuis profondément remanié, réhabilité par la Banque de France dans un style Art Déco.

Les enjeux liés au site sont doubles : révéler une centralité urbaine historique aujourd'hui réduite à du stationnement et réveiller un édifice composite d'une qualité exceptionnelle. Il s'agit donc d'intervenir avec finesse à différentes échelles, sur un patrimoine bâti et urbain de grande valeur historique et symbolique

L'ensemble des projets des étudiants est consultable sur la publication Semaine Architecture et patrimoine / Montbéliard.

Focus sur deux projets : 
 



Une dynamique culturelle et paysagère
Judith Caspar / Mathilde Noblot / Claire Piatowski / Clara Tournier


HISTORIQUE
Montbéliard, ville médiévale, s'implante au Xe siècle sur un éperon rocheux entre l'Allan et la Lizaine au sein de sites antiques. La présence gallo-romaine a donné naissance à un Oppidum suivi d'un Castrum au XIe siècle. La ville s'étend au pied du château, ce qui attire artisans et commerçants. Le bourg castral devient un centre de pouvoir et un pôle religieux s'affirme dans cette « vieille ville ». Le royaume devient germanique en 1032. La dynastie des Montfaucon étend la ville vers le nord : le quartier Saint-Martin naît et il devient par la suite un lieu stratégique. Par ailleurs, les nouvelles constructions de la ville médiévale du XIVe siècle participent à l'activité économique et politique de la ville avec le bourg des halles et l'hôtel de ville en 1398.
Au XVIe et XVIIe siècle, la ville moderne émerge et l'on tend à s'éloigner du centre. Le caractère commercial s'affirme et le coeur économique de la ville se déplace. La ville est marquée par un fort essor industriel au XIXe et XXe siècle avec notamment l'usine Peugeot.
La place Saint-Martin, au coeur de la vieille ville est née au XIIIe siècle. En son centre, le temple Saint-Martin, une église évangélique, est un lieu religieux important construit au XVIIe siècle qui remplace une ancienne église catholique du XIVe siècle. Le temple est un symbole de la réforme luthérienne qui impacte la région en 1588. Au cours du développement de la ville, les bourgeois et marchands s'implantent autour de cet imposant lieu de culte. Ils construisent des hôtels particuliers qui aujourd'hui participent toujours au patrimoine architectural de la place.

ANALYSE

La Place Saint-Martin a une position stratégique en plein coeur du centre ville de Montbéliard et regroupe de nombreuses activités culturelles et administratives. Elle est au centre d'un réseau dense de communication avec un accès facilité par la présence de bus à proximité, des voitures et des voies piétonnes comme la rue Cuvier. Des monuments classés, des hôtels particuliers, la mairie, un musée et un temple se trouvent autour de cette place. Cependant, on constate un large déficit de commerces principalement présents sur la rue Cuvier et de nombreux locaux vacants.
Malgré la possibilité d'atteindre la place par des moyens de circulation différents, la place de la voiture reste majoritaire, rendant l'espace piétonnier presque minime. La place devient un rond-point avec le temple et des places de parking en partie centrale. Les seuls piétons sur la place déposent leur voiture ou la traverse.
La maison Forstner est un hôtel particulier commandité en 1597, réalisé probablement par l'architecte Heinrich Schickhardt. En 1920, la Banque de France achète l'édifice en pierre de taille de style Renaissance et une extension majeure est engagée. L'architecture du bâtiment fait l'objet d'un classement aux monuments historiques par les façades ordonnancées composées de quatre niveaux et l'escalier.
Il est nécessaire de redynamiser la place afin d'en augmenter son attrait culturel et encourager les usagers à s'y arrêter.

Carte de repérage urbain




Carte de repérage des typologies de bâti



PROGRAMME
 Le nouvel aménagement a pour but de requalifier la place en un lieu d'accueil, d'arrêt au centre de Montbéliard comme une respiration dans le tissu urbain dense. L'aménagement doit s'appuyer sur l'offre culturelle majeure présente autour de la place et renforcer cette dynamique. Un lien fort est à nouer entre tous les monuments de la place afin de faire découvrir un parcours touristique piétonnier  tout autour de la place. Les ouvertures visuelles sur les monuments ne sont plus obstruées. La mairie s'ouvre sur un parvis. Des espaces de divertissements sont conçus tels que des fontaines. Des terrasses de café peuvent animer la place. De plus, le bâtiment de la Banque de France est en mesure d'enrichir le parcours culturel en devenant un espace pluridisciplinaire. Ainsi, la vie de la place se prolonge à l'intérieur d'un bâtiment culturel avec des qualités architecturales.



PROJET
Le projet de réaménagement de la Place Saint-Martin et de la Banque de France permet de relier visuellement les monuments en favorisant un dégagement de la place. La piétonnisation est nécessaire afin de permettre à chacun d'admirer et prendre du recul sur les bâtiments. Il est important que la modularité de la place soit conservée afin d'accueillir fêtes et événements. Ainsi, les bâtiments sont reliés physiquement par des textures de sols différentes. Le mobilier urbain vient animer la place avec la présence de jets d'eau, de terrasses de café, d'espaces d'ombres avec des arbres et un banc progressif montant depuis le sol.  Le bâtiment de la Banque de France devient un espace traversant. On rentre du côté de la place comme dans une rue couverte d'un auvent en verre géométrique à l'arrière qui apporte modernité et renouveau dans ce quartier. Rue Clémenceau, un jardin en partie couvert par le même auvent amène un espace de détente et de repos dans la ville. Dans le bâtiment Renaissance, l'office de tourisme permet de valoriser la culture au centre de la ville. On trouve un espace pluridisciplinaire accueillant une salle de spectacles Des expositions permanentes dans le bâtiment de la banque profitent de la verrière. Au rez-de-chaussée, un café-restaurant en partie centrale permet d'attirer les usagers à l'intérieur de la parcelle.

Plan Masse de la parcelle


Plan de rez de chaussée – état projeté


Retour
Une rotule historique et culturelle
Chloé Bourrel / Alizée François / Sarah Garcy / Anaïs Rigaud


HISTORIQUE
Le pays de Montbéliard s'est développé en plusieurs étapes avec dans un premier temps le château fortifié qui est venu s'installer sur l'éperon rocheux au Xe siècle. La ville s'est ensuite implantée au pied du château, puis au nord avec la naissance d'un nouveau quartier au XIIIe siècle : le bourg Saint-Martin, qui s'articule autour de l'église Saint-Martin.
La place Saint-Martin est caractéristique de Montbéliard avec un bâti environnant qui reprend les plus belles architectures des différentes époques. Les façades ont régulièrement été modifiée au cours du temps, on retrouve encore aujourd'hui des fronts bâtis de l'époque médiévale comme du XXe siècle. La majorité de ces constructions sont tournées vers la place, délaissant ainsi la rue Georges Clémenceau au nord.  Cette place est entourée de nombreux monuments historiques, dont le temple Saint-Martin qui a remplacé l'ancienne église catholique, l'hôtel de ville, l'hôtel Beurnier-Rossel ou encore l'hôtel Fortsner. Celui-ci a été conçu par l'architecte Heinrich Schickhardt à la fin du XVIe siècle comme un hôtel particulier, une grande demeure habitée par un riche propriétaire et sa famille, comme l'hôtel du Lion Rouge de Montbéliard, datant du début du XIIe siècle. Ces deux hôtels particuliers sont cependant bien différents. L'hôtel du Lion Rouge est marqué, en façade, par sa dissymétrie et sa sobriété avec peu de pierre de taille alors que l'hôtel Fostner est l'exact opposé, avec sa symétrie parfaite et sa richesse, entièrement en pierre de taille. L'Hôtel Forstner en est remarquable. En 1920, il est transformé en Banque de France et le bâtiment se voit agrandi à l'arrière.

Plan de développement historique de la ville



PROGRAMME
Autour du site se déploie un pôle commercial avec les rues Cuvier et Clémenceau et un pôle culturel avec le musée Beurnier-Rossel et MA Scène Nationale. Sa situation géographique lui offre un statut de rotule urbaine. Malgré cela, la place est délaissée et est au service de l'automobile. Son usage est marqué par des rues entièrement goudronnées contrairement aux rues adjacentes, pavées. L'enjeu consiste à repousser les parkings vers la périphérie, ce qui permet de revégétaliser le centre jusqu'ici dépourvu. Afin de dynamiser le centre,  la boucle marchande est développée en aménageant la place et la Banque de France et en ajoutant des axes traversants.

PROJET
Le projet consiste à paver la place tout en créant un parvis à l'hôtel de ville et à limiter l'usage de l'automobile à une seule voie. Cette place demeure dégagée pour permettre des rassemblements ponctuels, comme lors du marché de noël. L'hôtel Forstner devient un lieu public et vivant où lon peut se balader, s'arrêter, se rassembler, se restaurer, s'instruire, festoyer. C'est également une passerelle coupant l'îlot et permettant l'accès à la rue Clemenceau, tout comme le square Sponeck reconverti en jardin botanique afin de ramener la végétation en centre-ville.

Plan de rez-de-chaussée du projet


Perspective intérieure de l'espace restauration



Perspective extérieure de la cour


Retour