Centre aquatique de plein air René Donzé

Inaugurée en 1964, cette oeuvre brutaliste par l'architecte Jacques Mattern s'inscrit dans son époque et entre en résonance avec d'autres centres aquatiques comme ceux d'Evian-les-Bains ou de Divonne. Labellisé Patrimoine du XXe siècle, il reste dans un état de conservation remarquable, bien que celui-ci soit inexploité aujourd'hui.

Développé dans une pente, c'est depuis le point haut que le visiteur y accède. C'est alors que commence une véritable promenade architecturale. D'abord le pavillon d'accueil, en lien avec la rue Maurice Ravel. S'ensuit alors une déambulation dans un vaste parc enherbé pour atteindre les vestiaires qui prennent la forme de deux édifices en surplomb, offrant un point de vue sur l'ensemble du site. Fin prêt, le visiteur est invité à déambuler jusqu'aux bassins, traversant alors une vaste prairie où il pourra revenir lors de la prochaine pause, et profiter du restaurant.

Les enjeux liés au site sont multiples : la mise en valeur paysagère, la notion de patrimoine « récent », la capacité d'entrer en dialogue avec une oeuvre  pensée comme un tout. Le programme doit lui aussi apporter une réponse à un site complexe de six hectares, aujourd'hui pris en étau entre le campus universitaire et de l'habitat récent.
L'ensemble des projets des étudiants est consultable sur la publication Semaine Architecture et patrimoine / Montbéliard.

Focus sur deux projets : 

Quatre saisons au parc
Juliette Besset / Cécile Breuiller / Dilara Demirci / Clément Guilbert


ANALYSE
Le potentiel inexploité du site en général et de certains bâtiments a été un point important de notre observation. Ainsi le vieillissement des différents bâtis, ne répondant alors plus aux besoins et usages actuels, a mis en exergue la vétusté et le manque de liaison des bâtiments, mais également le détachement d'autres. Le site de la piscine bénéficie cependant du label architecture contemporaine remarquable. Ainsi, il jouit d'un intérêt architectural, manifesté par une certaine notoriété de l'oeuvre et son architecte, Jacques Mattern. On a pu constater la qualité du béton et notamment la richesse de son coffrage, ou bien encore la saillie des toitures s'appuyant sur un plan libre, basé sur le principe des poteaux/dalles.

PROGRAMME
Les vues depuis le site offrent aussi des qualités paysagères. Il évolue de manière irrégulière sur la pente, déployant alors une richesse topographique qui permet une diversité d'usages possibles. Nous avons pu établir un programme en correspondance avec nos observations et les besoins communautaires. L'attractivité du site, grâce à une plus grande diversité d'activités, permet non seulement d'augmenter les recettes de la ville, mais aussi de concerner un public plus large, renforçant ainsi l'idée de communauté et d'adhésion à la vie de la ville pour les habitants. Cet espace public fédérateur favorise alors une certaine vitalité urbaine en proposant une pédagogie du lieu au travers d'activités de loisirs et de culture. La sécurité et le loisir sont au coeur du processus. Nous avons ainsi l'ambition de motiver une ambiance urbaine.



Axonométrie programmatique au printemps et en été


PROJET
L'organisation des nouvelles activités s'appuie sur le fonctionnement des équipements existants, tout en renforçant leurs qualités et en programmant une meilleure organisation générale. Nous avons prolongé la promenade existante à l'ensemble du site, permettant alors l'inclusion des zones reculées, en contrebas, encore peu exploitées.
Une extension du bâtiment d'entrée vient guider l'usager jusqu'au bâtiment des vestiaires adapté à une utilisation décroissante. Le deuxième vestiaire, plus éloigné adopte de nouvelles fonctionnalités, évoluant selon les saisons et les besoins du moment et des usagers. Il peut ainsi se prêter aussi bien à des cours de cuisine, une séance de Kung Fu, des massages, des repas autour d'un snack en été, ou bien encore par exemple à une guinguette en son niveau N-1.
L'actuel snack est séparé du reste du parc avec son propre accès. Sur trois niveaux, Il devient un restaurant (toit plat) avec une terrasse et une vue imprenable sur la vallée en contrebas, une salle de sport (niveau actuel d'utilisation) et une discothèque (machineries). La  machinerie est par conséquent déplacée plus près des bassins, dans la fosse actuelle du plongeoir, qui en son niveau supérieur accueille le poste de surveillance ainsi que l'infirmerie. Les bassins sont aménagés pour cloisonner l'espace de natation  tout en permettant une continuité visuelle avec l'extérieur du terrain. Le bassin pour les enfants s'intègre à la topographie du site qui l'entoure en proposant un parcours aquatique avec jeux et terrain de sport (Beach volley). Enfin, les « marches » encastrées dans la topographie servent d'assises lors de concerts, scènes de théâtre ou de projections de films en plein air.


Vue de projet de la terrasse des bâtiments de vestiaire


Perspective de projet du nouveau bâtiment d'accueil


Perspective de projet du nouveau bâtiment d'accueil 2

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Climato quartier étudiant
Clothilde Poncelet / Rémi Urban / Gabriella Schmitt /  Illona Weber


ANALYSE
A l'articulation entre deux entités fortes de la ville, le parc de la piscine est un endroit mal connu et déserté. Sa proximité avec la zone résidentielle et le quartier de la petite Hollande, ainsi qu'avec le campus universitaire, lui octroie pourtant une accessibilité éprouvée. En effet, trois lignes de bus desservent cinq stations à moins de 5 min à pied de l'entrée du parc. Véritable écrin de nature, il est préservé de la route et des parkings qui le jouxtent par une végétation dense. On y relève de nombreuses espèces locales, comme le chêne, l'acacia ou le pin, qui plantées il y a un demi siècle, ombragent largement la zone.

PROGRAMME
La qualité d'ambiance de ce parc est indéniable pourtant si la piscine est aujourd'hui passée en seconde ligne dans le coeur des montbéliardais, c'est parce qu'elle fait face à une concurrence rude. Un complexe couvert aux aménagements récents a été ouvert non loin. Il est donc nécessaire qu'elle se réinvente pour être ancrée dans la durée. Acteurs et moteurs de demain se doivent d'être réunis. La solution est déjà présente avec de jeunes étudiants en nombre autour d'un parc qui ne demande qu'à exploiter toutes ses qualités environnementales. L'architecte Jacques Mattern a choisi en 1960 de travailler du béton brut dans des lignes verticales et horizontales mais a surtout pris le parti d'une architecture ouverte sur la nature.

PROJET
Forts de cette orientation vers un parc plus respectueux, les actions de ce projet vont se porter sur deux grands axes : d'une part la réhabilitation de la piscine en un espace de baignade écologique inclus dans un programme de résidences étudiantes ; le second point étant la reconversion des locaux existants et la création de logements.
En continuité des actions menées par la ville dans le plan « Montbéliard 2030 », le parc s'insère dans un programme plus large, en synergie avec le campus universitaire, minéral. Dans la pratique, des complexes de quatre à six modules de logements seront disposés dans le parc, de manière à ce qu'ils jouissent d'une vue imprenable ainsi que d'une proximité des services. L'occupation de ces locaux sera simple et agréable grâce au climato quartier permis par la végétation. Les gestes du quotidien seront éco-citoyens avec notamment l'organisation du tri et recyclage des déchets, l'existence de potagers collectifs et une incitation forte aux transports verts reléguant les voitures sur un parking à l'écart. La production d'énergie est assurée par des panneaux solaires permettant à la résidence d'être autonome.
Dans cette démarche d'auto-suffisance et d'économie énergétique, les loisirs ont été repensés. La machinerie vétuste des piscines est remplacée au profit d'un système de phytofiltration. La fosse à plongeon est ré-employée comme réservoir principal. Des bassins peu profonds permettent de connecter les cuves et d'étendre la surface végétale filtrante. Cette dernière se compose de plantes épuratives et de plantes oxygénantes.
Notre intervention est conditionnée par la notion de respect du patrimoine existant. Les deux vestiaires remplissent les missions de cafétéria et laverie pour l'un et maison des associations avec salle de sport et salle de projection pour le second. La façade est vitrée entièrement, suivant la trame initiale et aucune cloison n'est recréée. Le bâtiment du snack conserve ses façades et la salle des pompes laisse place à une large salle d'étude qui profite d'une lumière zénithale. Enfin, une seconde entrée s'ouvre sur un parvis végétalisé qui permet au bas de la parcelle d'être plus accessible depuis la résidence étudiante et depuis la route jusqu'au fond de la parcelle grâce a des axes de cheminements.

Pour terminer sur une notion économique, la résidence est habitée par les étudiants dix mois de l'année, ce qui permet, par son statut juridique particulier, de la louer aux touristes l'été et ainsi rentabiliser le projet et accroître l'attractivité de la ville. Si le site de la piscine a été dans les années 60 l'exposition de la réussite de Montbéliard dans le milieu de l'industrie, il sera désormais le marqueur d'une ville de l'avenir.


Perspective de projet des logements étudiants


Perspective de projet du bassin de phyto-épuration

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