L’ancien hôpital Saint-Jacques


Sur commande de l'archevêque de Besançon, Antoine-Pierre de Grammont, l'hôpital est implanté au XVIIe siècle sur un îlot qui s'étend sur plusieurs hectares. Il est bordé sur ses quatre cotés par des éléments structurants. À l'ouest par le Doubs, fermé au nord par le collège Victor Hugo, longé à l'est par le site de l'ancien Arsenal militaire et au sud s'étend la promenade Chamars. Des bâtiments d'époques différentes et de qualité architecturale variable composent le site. Outre l'usage premier d'un hôpital, ils répondaient à des besoins spécifiques comme l'accueil de jeunes femmes en difficultés. En 2012, une partie des services est transférée à Chateaufarine dans l'hôpital Jean Minjoz et l'autre partie est conservée dans l'ancien Arsenal militaire.

Les enjeux :
— Proposer un programme cohérent pour reconvertir l'ancien hôpital
— Réaffecter le site en respectant le patrimoine remarquable
— Intégrer le site à l'espace urbain en travaillant la liaison directe avec les berges du Doubs
 
 
L'ensemble des projets des étudiants est consultable sur la publication Semaine Architecture et patrimoine / Besançon.

Focus sur deux projets : 



Recréer l'engouement
Projet d'Aurélie Breduge / Louis Gaire / Fanny Laurey / Lucile Mazoyer / Juliette Oudit 


ANALYSE
Le site est composé de bâtiments à l'architecture hétéroclite. Il nous paraissait évident de relier l'histoire du site ancien, à usage militaire et religieux, à celle de la ville actuelle. L'hôpital est très enclavé et la sensation de fermeture très présente. Ce ressenti est en corrélation avec la volonté d'isoler les malades. Le lieu est desservi par différents modes de transports mais rien ne conduit le public à y entrer. Ce site tient un rôle d'espace tampon entre le Doubs, le parc Chamars et le centre piéton où l'on trouve les commerces.




PROGRAMME
En tenant compte des enjeux patrimoniaux issus du plan de sauvegarde et de mise en valeur, du programme pensé par la mairie pour répondre aux besoins de la commune, des envies des usagers et de notre analyse du quartier, nous avons conclu à la nécessité de redonner son importance et son attrait au lieu. Les qualités architecturales et les aspects sanitaires des différents bâtiments nous ont conduits à une sélection des éléments à conserver ou à démolir. L'analyse du site a mis en évidence des perméabilités possibles dans les bâtiments grâce à leurs circulations internes. Le programme a été travaillé dans une logique de complémentarité des différents équipements qui se succèdent. Ainsi, des bâtiments isolés initialement se trouvent reliés par des passerelles suspendues.





PROJET
En prenant en considération la volonté de la ville de restaurer les anciens jardins, nous choisissons de créer des percées pour avoir une continuité piétonne d'un bout à l'autre de l'îlot. Le positionnement des bâtiments permet de créer un axe de circulation principal.
Le jardin au centre de ce nouveau programme est restructuré pour permettre différents passages. Le cinéma, par son architecture, émerge du jardin pour ne pas bloquer la fluidité visuelle. Une passerelle traverse aussi la rue dans l'enchaînement de la circulation principale pour s'étendre en porte-à-faux au-dessus des berges du Doubs. L'accès aux rives se fait par un escalier démontable pour préserver le rempart Vauban.



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Un vecteur de valeurs sociales
Projet de Sophie Arnaud / Marjorie Besset /  Margaux Deletain / Raphaëlle Guillot / Aymen Hatab / Sara Trifi

HISTORIQUE
L'hôpital Saint-Jacques-des-Arènes est l'ancêtre de l'hôpital Saint-Jacques. Il est construit en 1182 pour l'accueil des pèlerins. En 1436, l'hôpital est attaché à l'ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit pour secourir les pauvres, les malades et les enfants perdus. En 1667, arrivent à Besançon les religieuses de Sainte-Marthe et l'archevêque de Besançon fait le don d'un terrain pour l'accueil d'un nouvel hôpital accordé plus tard par la municipalité. La paix de Nimègue en 1678 fait que Besançon devient ville française et capitale de la région. Ainsi, de nombreux officiers viennent habiter la ville avec leur famille, pour la défendre. Un besoin de nouvelles infrastructures apparaît. C'est en 1685 que Louis XIV décide de donner à l'hôpital en projet, le statut d'hôpital central. L'hôpital devant désormais accueillir seulement les malades suite à l'arrivée de soeurs hospitalières. Cette mutation est caractéristique des XVIIe et XVIIIe siècles pour les hôpitaux. C'est seulement un an plus tard que l'hôpital est transféré et sa construction est terminée en 1702. Au fil des années, l'îlot subit de multiples mutations, ce qui lui confère aujourd'hui un aspect hétéroclite. 

ANALYSE
L'ilot occupe une place privilégiée dans la ville qui lui offre de nombreux potentiels. Tout d'abord, il se trouve à proximité d'une plateforme multimodale à l'entrée de la vieille ville. Elle concentre les flux de piétons, tramways et bus. Le quartier Saint-Jacques est ainsi très bien desservi. De plus, notre zone est proche du centre ville, du pôle administratif et de lycées, collèges et facultés ; cela en fait un lieu qui peut accueillir des activités multiples de par sa vaste superficie (ce qui est rare quand on compare les parcelles sur le plan cadastral).  Enfin, la taille des locaux ainsi que le cadre agréable mêlant patrimoine et vues sur la ville et sur le fleuve sont sans conteste un potentiel à valoriser.

Cartographie des flux


PROGRAMME
La globalité de cette analyse nous a permis de développer nos intentions de projet, comme celle d'ouvrir le projet sur la ville et de la dynamiser en réunissant des activités diverses pour tous les âges. Nous souhaitons également valoriser le patrimoine en libérant l'espace et en le rendant plus visible depuis l'extérieur. Ainsi, une partie des locaux annexes du XXe siècle, construits dans un but très fonctionnel et pour pallier aux besoins croissants, est détruit. Ceci permet d'aménager un parc et de ne pas laisser de nombreux espaces résiduels. L'une de nos intention majeure est de nous adosser au passé du site en recréant l'axe historique afin de générer des promenades plus intuitives ainsi qu'une vue privilégiée. Enfin, notre dernier souhait est d'apporter un lien social par le biais de la MJC, de jardins (lieux de partage), ainsi que des logements. Après avoir consulté le plan de sauvegarde et de mise en valeur, nous avons pris l'initiative d'ouvrir l'espace central du site, répondant ainsi à notre problématique.


Axonométrie


PROJET
Le projet consiste à  créer un espace central dégagé et dédié au partage, à la promenade et à la découverte, permettant ainsi aux plus jeunes tout comme aux plus âgés d'y trouver leur place. 
La ville de Besançon n'offrant pas de logements proches aux futurs travailleurs ou jeunes actifs, nous proposons un pôle de logements mêlant personnes âgées et jeunes à travers un pivot bâti de partage. Une bibliothèque est prévue dans l'ancien hôpital pour répondre à un besoin réel des établissements proches ; des espaces de travail pour les jeunes actifs tels que des salles de co-working et d'autres pour les PME ; une MJC afin de regrouper art, sport et musique au sein d'un espace à but social, et favoriser le partage par la culture de la terre. Un atelier de cuisine prend place dans le pavillon Bersot valorisant les récoltes et dont les repas sont ensuite servis dans le restaurant placé dans l'étage inférieur. Enfin, dans cette atmosphère sociale, nous avons décidé de créer un espace d'accueil consacré aux personnes dans le besoin. 
Par ces diverses propositions, nous pouvons conclure que l'histoire d'un site ainsi que son patrimoine sont des enjeux à prendre en considération dans la réalisation d'un projet et peuvent devenir des vecteurs de valeurs sociales.