Vélodrome

Vaste enceinte de béton, le vélodrome de Dijon est construit en 1934 par la municipalité pour accueillir des compétitions et inscrire plusieurs records. Bâtiment typique des années 30 par son architecture moderne, il témoigne de l'importance du vélo (artisanat, commerce, événements sportifs) dans la ville à la fin du XIX e siècle et jusqu'au milieu du XX e. Construit en périphérie, le site a été rattrapé par l'urbanisation et se trouve aujourd'hui en pleine ville. Situé dans un complexe sportif dominé par un grand terrain de football, le vélodrome, peu utilisé à l'heure actuelle, a des atouts à faire valoir.

Les enjeux :
— structurer l'îlot des stades
— réhabiliter et donner de nouveaux usages au bâtiment
— mettre en valeur et faire connaître une histoire et un patrimoine
 
L'ensemble des projets des étudiants est consultable sur la publication Semaine Architecture et patrimoine / Dijon.

Focus sur deux projets :
Promenade au vélodrome - Projet de Jonas Jawad / Valentin Rozet / Maelenn Sanfins / Jérémie Tofani
L'Agora - Projet de Romane Burlet / Léa Deloy / Jean Duault / Mathilde Lefassy / Océane Marrakchi-Houver 

 
Promenade au vélodrome
Projet de Jonas Jawad / Valentin Rozet / Maelenn Sanfins / Jérémie Tofani


ANALYSE
En 1769, le château de Montmuzard est édifié sur actuel emplacement du parc des Sports selon la volonté d'un parlementaire bourguignon, Claude-Philibert Fyot de la Marche. Il va ensuite passer entre de nombreuses mains pour se retrouver démantelé à la fin du XVIIIe siècle. L'arrivée du chemin de fer en 1900 entraîne la suppression de la partie la plus proche de la ville pour y construire la gare porte Neuve. Ensuite, les soeurs affiliées aux dominicains rachètent le château et le parc pour y construire une maison et une école. La ville achète aussi des terrains à l'ouest et à l'est dans l'optique de débuter l'urbanisation de la zone En 1934, le parc des Sports est achevé et comprend un stade, un vélodrome, quelques terrains de tennis et un terrain d'entraînement.
L'après-guerre est une période de développement pour le quartier, marqué par un urbanisme pavillonnaire au sud, de grands ensembles au nord et la construction du CHU en 1954. Durant les années qui suivent, les terres encore libres se construisent : de nouveaux terrains de tennis, une patinoire en 1972 ainsi qu'une extension du CHU fin 2010. Une ligne de tramway réorganise la desserte du quartier à partir de 2012, en supprimant quelques voies de voiture. La gare porte-Neuve, quant à elle, est progressivement désaffectée.
Installée depuis la fin du XIXe siècle à Dijon, l'usine Terrot a été à la pointe de l'innovation des cycles avec notamment l'invention du dérailleur et de “la chaîne Terrot”. la chaîne de vélo connaît son âge d'or dans les années 1930, succès en partie dû aux débuts du mouvement hygiéniste. C'est aussi à cette période que se construit le vélodrome, dans lequel vont se dérouler de nombreuses courses de vélo. Après un transfert à Saint-Etienne en 1959, la production et la commercialisation de motocyclettes Terrot a cessé sur le site dijonnais à la fin des années 1960. Du fait de la baisse de productivité et d'attrait pour le vélo, le vélodrome est déserté et abandonné par les habitants. L'usine rachetée par Peugeot fabrique des pièces détachées jusqu'en 1990 avant la fermeture définitive de ses portes en 2011.
Le vélodrome est donc un rappel de la culture du cyclisme et du mouvement hygiéniste dans ce quartier et est de ce fait un patrimoine à préserver.




PROGRAMME
Le vélodrome se situe à la limite est de la ville de Dijon. Il est entouré de nombreux équipements sportifs tels qu'une patinoire, des terrains de handball, basket-ball, football, tennis, et se situe à côté du stade de Dijon. Le CHU ainsi qu'un écoquartier sont également implantés dans ces environs. On retrouve une logique d'urbanisation en zone avec une zone sportive, une zone d'habitats individuels, une zone d'immeubles, la zone du CHU ainsi qu'une zone d'écoquartiers. Le parc des Sports se démarque par des parcelles imposantes au regard du paysage aux alentours avec essentiellement un parcellaire d'habitats individuels. Les grands équipements sont une plus-value pour ce site et y créent de l'attractivité. Une ligne de tram et un écoquartier offrent parallèlement de nouvelles perspectives d'urbanisation. Néanmoins, nous pouvons relever quelques dysfonctionnements sur le site avec tout d'abord le morcellement des équipements dans le parc en partie dû à la présence de nombreuses clôtures qui contraignent le cheminement. De plus, les parkings ne sont utilisés que lors de grands événements et se retrouvent vides la plupart du temps. Enfin, nous pouvons relever la présence d'un boulevard qui empêche toute extension du parc. Bien que les grands équipements, tel que le stade, soient les points attractifs de ce quartier, ils occultent le vélodrome, lequel se retrouve de fait oublié. De plus, une végétation dense présente sur le site l'isole et le cache à la vue des usagers.




PROJET
Les enjeux du projet sont de recréer la perméabilité existante à la création du site en valorisant son patrimoine et ses espaces verts mais également d'y apporter une multifonctionnalité attractive. Le programme s'articulera autour d'un réaménagement paysager intégrant le tracé de nouveaux cheminements piétons, non seulement à l'intérieur de l'îlot mais également en relation avec les îlots voisins, et apportera une requalification des espaces de parking. Le projet est donc de recréer un parc public, en y intégrant des pôles d'activités divers tels qu'un service de restauration, des bibliothèques en libre-service ainsi que des sanitaires publics. De plus, une rénovation de l'ancienne maison du gardien en musée permettra de mettre en valeur le patrimoine du vélodrome, l'un des derniers conservés de la période hygiéniste en France

perspectives du projet



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L'Agora
Projet de Romane Burlet / Léa Deloy / Jean Duault / Mathilde Lefassy / Océane Marrakchi-Houver 


ANALYSE
Notre première approche du site nous a laissés perplexes. L'état délabré de la façade et l'aménagement de l'entrée nous ont tout de suite frappés. Cependant une fois à l'intérieur du vélodrome, la qualité de ce vaste espace nous a surpris et permis de nous imaginer un lieu plus vivant qui aurait un rôle charnière au sein du parc des Sports et de son quartier. De plus, le caractère atypique de ce lieu nous a touchés et par la suite amenés à envisager sa préservation. Il nous est rapidement apparu que le site étudié présente de nombreux avantages non exploités et que la destruction du vélodrome n'est pas la meilleure solution ; d'une part pour la mémoire associée au lieu et d'autre part pour les qualités archi-tecturales et l'insertion du vélodrome dans son contexte paysager. En effet le vélodrome fait partie d'une opération urbanistique de grande ampleur : la réalisation d'un parc des Sports par des architectes et des paysagistes du mouvement hygiéniste.




PROGRAMME
Outre la conservation de la mémoire du lieu, d'autres enjeux sont intervenus dans l'orientation de notre projet : la volonté de créer un espace central dynamique dans le quartier de Montmuzard qui comporte une riche mixité. De plus, il a été évident pour nous d'adhérer aux objectifs de la ville de Dijon qui s'inscrit dans une démarche écologique et culturelle.




PROJET
D'un point de vue paysager, le site dispose de nombreux accès depuis la voirie ainsi que par les parcs, ce qui est intéressant à conserver. Les grilles mettant à distance le bâtiment sont supprimées tandis qu'un traitement de sol alliant minéral et végétal permet de mettre en valeur le vélodrome tout en engageant le visiteur dans une promenade l'amenant en son centre. Le fil directeur de notre projet est de faire du vélodrome un lieu multifonctions permettant de réunir les différentes populations habitant les alentours. Il s'agit également de réhabiliter le bâtiment en conservant la piste, les gradins et le corps des vestiaires. De plus, nous venons aussi mettre en valeur la structure du bâtiment en libérant les poteaux afin de sublimer le dessous des gradins. La partie la plus importante de notre projet s'implante au centre de l'équipement avec un café-restaurant, relié à un skatepark. L'espace central est gardé vide dans le but d'accueillir des manifestations diverses (spectacles, concerts en plein air, etc.). Le restaurant, tenu par une association locale (comme l'ensemble des équipements du projet), met en valeur la culture gastronomique régionale et offre une pause lors de balades dans les nombreux espaces verts alentours. Sa vaste terrasse couverte fait office de scène de spectacles extérieure. La façade de l'édifice est transparente de part et d'autre, ce qui permet de ne pas altérer la vue sur l'ensemble de la piste du vélodrome et ainsi conserver l'effet que produit cette architecture. Le skatepark quant à lui représente la “culture vélo contemporaine”. il est mis à disposition des nombreux étudiants de la zone et est le théâtre d'événements liés à cette discipline. Le plan de la partie centrale est conçu en cohérence avec la forme du site et est inspiré des mouvements ressentis au sein de cet espace. Enfin en partie extérieure, les vestiaires gardent leur façade initiale mais sont décloisonnés afin d'accueillir des ateliers mis au profit d'une association dédiée à la récupération et à la remise en état de vélos. Ainsi, le vélodrome aujourd'hui délaissé est remis en valeur tout en gagnant en dynamisme. Il devient un lieu de rencontre, de culture et de mémoire fortement rattaché à son milieu et son histoire.



plan masse


Vue du café restaurant et du skatepark

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