L'usine Idéal Standard


Après l'arrêt de l'activité de production en 2013, l'usine datant du début du XXe siècle a été rachetée par la ville de Dole. Organisée en travées, le bâtiment principal fait état d'une grande variété de fermes industrielles métalliques. Une partie du bâtiment a été réhabilitée en parc des
expositions et le reste est toujours occupé par Idéal Standard pour son activité logistique. A cinq ans de la fin du bail, la question du futur du site se pose.


Les enjeux :
— Projeter le futur d'un site industriel de grande échelle
— Proposer un schéma d'ensemble pour les nombreux bâtiments et espaces extérieurs du site
— Révéler la présence d'entités paysagères proches (Doubs, bois, ancienne voie ferrée)

 
Focus sur deux projets : 



Usine Idéal Standard
Alexis Bezon / Pierre Galmiche / Anne-Fleur Guary / Pierre Marchal / Charlotte Vincent


HISTORIQUE
La ville de Dole, ancrée sur son centre ancien, s'ouvre peu à peu sous la pression démographique et le développement industriel depuis le milieu du XIXe siècle. La rive gauche bénéficie d'un emplacement de choix à proximité de la rivière du Doubs et de la voie ferrée. Le réseau ferroviaire facilite la multiplication des échanges commerciaux et des quartiers ouvriers se dessinent.
Les premiers locaux de l'usine sont édifiés en 1898, par le groupe d'Idéal Standard. Si l'unité de production de sanitaires a fermé ses portes en 2011, l'entreprise a maintenu sa plateforme logistique à Dole en occupant environ deux tiers du site. Les espaces devenus inoccupés ont été rachetés par le Grand Dole et transformés en un parc des expositions “Dolexpo”. Ces deux acteurs n'entretiennent cependant aucun lien sur le site actuellement.

ANALYSE
Le site d'Idéal Standard est plus ou moins bien desservi par les transports en commun, dans la mesure où un trajet en bus depuis le centre-ville dure 20 minutes, contre 23 minutes à pied. Il faut noter aussi qu'un projet de voie verte sur l'ancienne voie ferrée est en cours.
 À l'heure actuelle, la zone conserve son empreinte industrielle avec de nombreuses friches d'anciennes usines et l'apparition de services. Ce secteur reste tout de même enclavé entre le Doubs et la voie ferrée. Cette dernière joue un rôle séparateur entre la zone économique et les logements à l'Est.
A la suite de notre visite des lieux, nous avons constaté un héritage industriel conséquent au niveau du bâti. La construction morcelée implique une diversité structurelle. Un recensement des différentes typologies des structures métalliques a donc été réalisé. En comparant des photographies d'époques et d'aujourd'hui, on constate une grande pérennité du bâtiment malgré une évolution des usages à l'intérieur.



PROGRAMME
L'analyse permet de dégager un certain nombre de faiblesses qui s'avèrent finalement devenir des atouts pour notre projet. Par exemple, la vétusté certaine du bâtiment pourra devenir le témoin d'une richesse architecturale industrielle remarquable.
Notre objectif premier est d'attribuer un caractère plurifonctionnel à ce lieu jusqu'ici monofonctionnel. Sachant que l'entièreté du site Dolexpo est utilisée de manière ponctuelle (à savoir deux jours par an), il nous a également semblé primordial d'optimiser les périodes d'occupations totales. La réhabilitation des locaux aura pour but de redynamiser le secteur de la rive gauche en apportant une dimension écologique et artisanale.



PROJET
Le site est marqué par une trame constructive très directive qui implique une organisation longitudinale selon un axe Nord-Sud avec deux pôles très distincts. Nous proposons d'évider le volume global afin de constituer une percée transversale, sorte de rue au sein du complexe, ayant pour objectif de reconnecter les différents pôles entre eux et d'apporter un caractère multifonctionnel au bâtiment. Un nouveau rythme est apporté au bâtiment avec différentes percées (des patios, des espaces abrités, chauffés,…) implantés selon les trames de la toiture. Chacune à sa manière devient un centre d'attractivité et de distribution. Ce travail transversal permet de remettre en avant les qualités architecturales des divers bâtiments. Les usagers ont la chance de d'expérimenter une véritable traversée archéologique.
En plus de la requalification d'Ideal Standard et Dolexpo, nous souhaitons redonner vie au bâtiment administratif qui pourrait garder cette fonction, ainsi qu'à un ancien entrepôt qui deviendrait une plateforme de liaison pour les bus. Dans cette même volonté d'un espace plurifonctionnel, plusieurs pôles vont cohabiter et dialoguer au sein d'une même enveloppe. Ainsi, des espaces de co-working, d'exposition temporaire, de restauration, de loisirs, de détente, et de rencontre s'articulent dans la partie Nord du bâtiment principal. Dolexpo est réimplanté au sud, et conserve une superficie d'environ 10 000 m2 propice à l'accueil de grands évènements comme le Made In Jura.
Puisque notre volonté est de donner une seconde vie à une friche, nous avons souhaité poursuivre notre réflexion écologique concernant le recyclage en proposant l'implantation d'un pôle d'innovation en matière de recyclage. D'autres solutions appuient ce propos ; la mise en valeur des espaces verts, la récupération des eaux de pluie grâce aux patios et la favorisation des mobilités douces. Le site est reconnecté aux forêts avoisinantes avec de multiples chemins piétons créant alors une balade agréable au sein de forêts désormais requalifiées en parc aménagés.




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Le village des artisans
Thomas Drouant / Alexandre Guerin / Amandine Roxard / Lola Schabo


HISTORIQUE
Le site industriel Idéal Standard se trouve sur la rive gauche de Dole. Il était anciennement desservi par un embranchement ferroviaire dont les rails, encore présents sur le site, témoignent. D'abord utilisé comme fonderie pour American Radiators en 1905, le site a été ensuite racheté par Ideal Standard dans les années 1930. Après son arrêt durant la Seconde Guerre Mondiale, l'activité a repris mais a continué à décliner. Aujourd'hui, le site présente des bâtiments de différentes époques, du fait de démolitions, constructions, et incendies qui ont marqué l'histoire de l'entreprise.



ANALYSE

Le site de 50 000 m² couvert est relié directement au centre historique par le biais de l'avenue Maréchal Juin et le sera prochainement via la future voie douce (Voie Grévy) qui s'inscrira sur les tracés de l'ancienne voie de chemin de fer. Il est contourné au sud par la départementale 405 qui permet l'accès au site.
Le paysage qui se dessine autour de l'usine, est en grande partie végétal, avec la jeune forêt qui se trouve au sud et à l'ouest. La cheminée en briques rouges constitue un repère dans la ville, un élément paysager rappelant la mémoire du site.
Le quartier comprend des bâtiments de types très contrastés. A l'ouest se trouvent des bâtiments très imposants liés au commerce et à l'industrie, tandis qu'à l'est se trouvent des logements, majoritairement individuels, ainsi qu'une partie de l'ancienne cité ouvrière. Elle occupe à peu près la même superficie que celle du site d'Idéal Standard.
Aujourd'hui, le site a été racheté par le Grand Dole. Cette initiative a permis de créer Dolexpo en 2016. Avec une superficie de 12.000 m², le bâtiment est capable d'accueillir des salons de grande envergure qui font rayonner Dole à grande échelle. Cependant, il n'a pas d'usage quotidien et n'est occupé que 91 jours par an, souvent partiellement. Le reste des bâtiments qui occupent le site sont toujours utilisés par Idéal Standard comme unique site logistique français de l'entreprise.





PROGRAMME
Le projet est pensé en prenant pour acquis deux faits : le départ probable de la société Idéal Standard à la fin de son bail, et le choix de conserver Dolexpo pour son attractivité.
Nous avons donc défini quatre enjeux auxquels devrait répondre notre programme : mettre en valeur le passé industriel de la ville ; ouvrir un site fermé au public ; trouver une activité correspondant à l'échelle du bâtiment, et rayonnant à échelle régionale voire au-delà ; relier le quartier au centre historique et le rendre plus attractif.
La destruction de certains bâtiments permet d'ouvrir le site que nous jugeons trop dense. Cela permettra un réel apport de lumière naturelle, la création de façades nouvelles, une déambulation revisitée...  Afin de rendre le site plus agréable et plus accueillant, nous proposons de reboiser de façon majeure le site. Ce choix correspondont à un but paysager mais également à rendre les sols perméables à nouveau.
Enfin, au vu de la situation du site (à côté de la zone commerciale) et de sa grande surface, il paraît nécessaire de développer une activité intéressante qui profiterait à tous pour donner une réelle raison aux dolois et visiteurs extérieurs de se déplacer jusqu'au site.




PROJET
Les trames centrales du bâtiment de logistique sont démantelées tout en gardant la structure comme rappel du passé industriel. Cet espace libéré permet d'ouvrir le site et de créer une allée verte qui sert de passage au public. Cette allée offre une perspective sur un bâtiment situé parfaitement dans son axe, le seul bâtiment de taille moyenne conservé pour ses grandes qualités architecturales. Ce dernier est reconverti en hall d'accueil et salle de restauration pour les visiteurs. Tout autour, on découvre un espace entièrement végétalisé.
Le bâtiment longeant la voie Grevy est conservé. Il est utilisé pour accueillir des artisans locaux ou venant du Jura. Avec 200 à 500 m² chacun, il y a assez d'espace pour en accueillir une trentaine. Tous ces artisans (luthiers, producteurs de fromage, de vin, de jouets en bois) possèdent ainsi un espace de production, un atelier et un magasin en façade ouest. Lorsque les visiteurs se promènent le long de la nouvelle allée centrale, ils peuvent observer les vitrines des artisans et admirer leur travail. Le bâtiment devient une pépinière regroupant les métiers de l'artisanat du Jura, et les valorisant auprès du public.
Au sud, le parking est retravaillé, pour qu'il se fonde dans le paysage. Les voitures trouvent leur place sous des structures métalliques (car-ports) inspirées du passé industriel du site et recouvertes de panneaux solaires en damier, rendant le site autonome en énergie.
Le parking entièrement bétonné occupant le nord du site est remplacé par l'extension de la forêt à l'ouest. Des chemins permettent le passage des piétons et créent des promenades à emprunter. Des habitats individuels, semi-collectifs et collectifs se construisent le long de la rue Costes et Bellonte et habitent la forêt. Nous pouvons même envisager des chemins reliant notre projet de parc naturel à celui des habitats de haut standing se créant le long de la berge. Ainsi, des logements s'installeraient peu à peu dans la ZAC, pour la transformer en parc habité.




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